Le 20 mai est l’occasion de mettre l’abeille à l’honneur mais aussi et surtout de prévenir et d’éduquer au danger qui la guette et qui par conséquent, nous guette.
Pourquoi cette journée, pourquoi cette date ?
Cette date a été retenue, sur une initiative de l’ONU et de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) et permet de tirer la sonnette d’alarme contre l’extinction de ces petits êtres si utiles à l’environnement.
Le 20 mai est la date d’anniversaire d’un apiculteur autrichien du XVIIIe siècle (1734-1773), Anton Janša. Précurseur de l’apiculteur moderne, il appliquait des techniques apicoles innovantes et a démontré que ces insectes sont capables d’assurer leur survie, sans une intervention intensive de l’homme.
Quel constat fait-on aujourd’hui sur la vie de l’abeille ?
Aujourd’hui, l’intervention de l’homme justement, entraine une mortalité des abeilles importante voir catastrophique. En effet en France, le taux de mortalité de ces insectes a atteint les 30%, alors qu’il était de 5% dans les années 1990. Un déclin qui ne cesse de s’accélérer depuis près de 20 ans, à raison d’environ 25% par an, dépassant ainsi la moyenne tolérée attestée par l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), qui s’inscrit au-dessous de 10%.
La mortalité des abeilles, insectes pollinisateurs a un impact sur la biodiversité et donc sur notre alimentation car à l’échelle mondiale, 75% des produits agricoles destinés à la consommation des populations locales sont tributaires de la pollinisation. Le cycle de la vie est rompu..
Au rucher Sainte-Marie on constate aussi cette mortalité et tous les jours nous essayons de préserver les colonies et les abeilles des causes de mortalités connues.
Expérience, exemple. ?
Quelles sont les causes de cette mortalité ?
Tout d’abord, l’agriculture intensive. Au nom du rendement, celle-ci utilise insecticide et pesticide, qui ramenés dans la ruche par les butineuses tuent la reine et donc la colonie.
De même les monocultures engendrent une baisse de la biodiversité empêchant les abeilles de nourrir la colonie à l’année.
Le changement climatique a aussi des effets dévastateurs sur les abeilles, en effet, elles sont en constante adaptation et se fatiguent. Aussi certaines floraisons sont décalées ou arrêtées brusquement par des intempéries ou des sécheresses qui nuisent à l’alimentation des colonies.
Enfin, les colonies d’abeilles périssent aussi à cause des agents pathogènes, tels que les virus, les parasites, les champignons et certains prédateurs nuisibles comme le frelon asiatique.
Quelles solutions ?
Les conséquences ne sont pas visibles et graves seulement pour la production de miel, qui a chuté de 50% en 20 ans mais surtout pour la nature qui perd d’année en année de sa magie créatrice et régénérative.
Pour éviter le pire quelques actions sont envisageables pour qui veut y consacrer un peu de temps :
On peut par exemple acheter des produits labelisés « bee friendly », consommer du miel local et de qualité, installer des nichoirs et des points pour abriter et abreuver le abeilles, planter des plantes mellifères dans son jardin dont on laissera pousser les herbes et fleurs « sauvages ». Notez dans vos agendas du 09 juin au 21 juin 2023 des « fleurs pour les abeilles » : campagne de sensibilisation citoyenne autour de l’abeille, mais nous ne manquerons pas de vous en reparler. (https://flowersforbees.com/)
Quant à nous, apiculteurs, il nous revient de prendre soin au maximum de nos abeilles, de les aider à s’alimenter ou à les déparasiter lorsque cela est nécessaire, de placer nos ruches dans des endroits sans pesticides et insecticides et autour de plantes mellifères variées, et enfin de laisser faire la nature qui s’en sort très bien, comme l’a dit notre ancètre Anton Janša, sans intervention humaine.
Il s’agit aussi pour nous les Morlière de transmettre, d’être passeurs de connaissances et de bonnes pratiques autour de ce monde merveilleux de l’abeille. Pour en parler avec nous notre musée sera ouvert tout le week-end et pour marquer le coup comme on dit, le samedi 20 mai nous vous proposerons une animation supplémentaire au musée pour la journée mondiale de l’abeille : Vous allez vous essayer à l’extraction de miel. Alors à samedi ?
Visites guidées sur demande www.lesrucherssaintemarie.com/le-musee/ ou déambulation à votre guise.